dimanche 8 mars 2020

Intervention du Père Benoît Bourgoin


Intervention introduction à la journée du 7 mars 2020


En vous proposant une journée diocésaine sur l’écoute et l’accompagnement spirituel, nous étions convaincus de l’importance du sujet, mais nous n’avions guère d’idée de l’intérêt qu’il pourrait y avoir sur le diocèse. Votre participation est déjà une confirmation ( environ 170 ) de la nécessité d’une telle réflexion, d’un tel échange.

Nous avançons sur des sujets qui demandent beaucoup d’humilité et de conversion. Rien de plus dangereux que de penser que « nous savons faire » !

Je souhaite vous inviter à retenir quelques verbes :
Appeler. Si je fais de l’écoute cela nécessite d’en avoir le goût et le don, mais d’être appelé. Je vous laisse ces questions. Par qui suis-je appeler pour un tel service ? Pour combien de temps ? Auprès de qui je puis rendre compte ?
Former. Allons à l’essentiel, c’est se mettre à l’école du Christ, par une fréquentation de la parole de Dieu, par l’approfondissement de notre vie de prière, par l’exigence de la vie fraternelle, par être soi-même accompagné. Sur quel point ai-je à porter mon attention ?
Superviser. Si beaucoup vivent un accompagnement spirituel, il nous faudra découvrir cet aspect de l’écoute, si c’est une pratique courante pour les psychologues, elle me paraît moins habituelle, plus étrange pour nous. Le sérieux de ce service nous engage à l’humilité d’être supervisé sur ce point. Comment j’imagine cette supervision ?
Servir. Le fait de nous retrouver une journée nous permettra de nous connaître et ainsi de pouvoir, si vous le souhaitez, créer un réseau de connaissances et pouvoir ainsi orienter les demandes. Comment je fais connaître le lieu où j’exerce cette écoute?Attention aux chapelles, aux donjons! Nous risquons parfois de trop nous isoler!

Pour cette première rencontre, nous avons voulu aborder notre « cœur de métier », l’accompagnement spirituel. Trop brièvement, c’est évident !
Ce n’est pas forcément ce que vous faites.  Certains font de l’écoute téléphonique, d’autres ont des écoutes plus psychologiques, d’autres encore sont dans une proposition de la foi plus ou moins affirmée, d’autres sont dans un dialogue pastoral, certains sont dans un rapport économique comme conseil, coach, thérapeute, bref il y a une grande variété de situations.
Cette diversité est une richesse et vos engagements illustrent la générosité des chrétiens. Je vous suggère que dans l’avenir nous essayons de nous aider mutuellement à échanger et affiner notre écoute.
Si vous le jugez nécessaire nous poursuivrons ces rencontres pour répondre aux appels, aux besoins de nos contemporains et de chacun de nous. Vos idées seront les bienvenues.

Je voudrais souligner la présence discrète et efficace des amis de saint Ignace, Jésuites, Xavières, membres de CVX, dans l’équipe de réflexion et d’organisation. Permettez-moi de les remercier chaleureusement. Je sais que nous pouvons compter sur eux pour poursuivre cette attention à l’écoute, au discernement.

Pour l’heure, le Père Bernard Pitaud va nous parler de l’art de l’accompagnement spirituel, ensuite nous aurons des interventions qui nous donneront des repères pour cet accompagnement, la distinction psy et spi, le danger de l’emprise, la supervision et Mgr Benoist de Sinety viendra conclure notre journée.

Pour conclure permettez-moi de citer Dietrich Bonhoeffer
 "Le premier service dont nous sommes redevables aux autres c’est de les écouter. De même que le commencement de notre amour pour Dieu consiste à écouter sa Parole, de même le commencement de l’amour du prochain consiste à apprendre à l’écouter. Celui qui estime son temps trop précieux pour pouvoir le perdre à écouter les autres n’aura en fait jamais le temps pour écouter Dieu et le prochain ; il n’aura plus de temps que pour lui-même."

A tous, je vous souhaite une très bonne journée.


Les accompagnateurs spirituels questionnent leurs pratiques Christophe Henning ,  le  10/03/2020 à 16:46   La Croix Alors qu’on...