mercredi 4 mars 2020

Argumentaire
pour la journée de réflexion
sur l’écoute et l’accompagnement


La mission est immense
Dans un monde à l’individualisme croissant, au cœur de la solitude des villes, le service de l’écoute du frère se révèle d’une importance vitale.
Combien de personnes souhaitant être écoutés ont du mal à trouver une oreille attentive, et combien de prêtres, religieux, religieuses se sentent démunis devant le nombre et la diversité des sollicitations.

Notre pastorale a du mal, parfois, à accompagner les personnes en temps de crise, de deuil, de divorce, d’un moment pour poser un choix, d’être écouté pour se libérer d’addictions, de vivre avec des blessures. 


Vous aurez compris que la mission est immense, subtile et que l’on ne peut s’engager sur ce chemin, qu’avec humilité. C’est un appel  à tous  les baptisés pour qu’il s’engagent comme des ouvriers généreux, patients, contemplatifs et répondent ainsi aux besoins de nos contemporains, de nos frères, au nom du Christ, en Eglise.


Attention danger

Mais si nous voudrions que chacun sache qu’un frère peut l’écouter dans un moment d’épreuves, de prise de décision, d’un approfondissement spirituel, nous avons à être vigilant sur la façon dont nous accueillons cette demande. 
L’accompagnateur n’est pas un tuteur qui éviterait à l’accompagné la responsabilité de ses choix, qui devront toujours se décider dans la liberté.
L’accompagnement est avant tout un exercice de discernement, pour aider la croissance et la maturation de l’accompagné. 

L’actualité de l’église illustre tristement que ce service du frère peut être perverti par l’abus d’autorité, par des paroles inadéquates, par des gestes inappropriés,   etc.

Ce charisme comme tout service ecclésial nécessite d’en avoir le goût et le don mais aussi de le vérifier en église pour être envoyé. La formation c’est déjà se mettre soi-même à l’école du Christ et avoir la prudence de se mettre dans les pas d’une tradition spirituelle éprouvée, source de sagesse.

Le sérieux de cette écoute nous engage dans un souci de se convertir soi-même et de s’ajuster par l’exercice de la supervision. Supervision que nous aimerions promouvoir auprès de tous ceux qui font déjà cette expérience d’accompagnement et d’écoute.


Répondre à une mission d’écoute

Nous pouvons déjà être fier et dans l’admiration de voir tous ces lieux d’écoute, les monastères, les lieux de retraite spirituelle, les lieux d’accueil paroissiaux, les aumôneries. Les visites auprès des malades, des prisonniers, des blessés de la vie, les écoutes téléphoniques que sais-je encore!

En voulant proposer pour le diocèse de Paris une journée de réflexion à propos de l’écoute et l’accompagnement spirituel nous voudrions donner une visibilité à ce ministère. 

Cette journée se voudrait une promotion de l’écoute pour avancer ensemble à la suite du Christ, entendre son appel à servir nos frères et sœurs sur le chemin de la Foi, chemin de libération source de paix et de joie.


Père Benoît Bourgoin

Les accompagnateurs spirituels questionnent leurs pratiques Christophe Henning ,  le  10/03/2020 à 16:46   La Croix Alors qu’on...